« Il n’y a pas de volonté de bidouillage pour favoriser un camp »

Jean-Paul Matteï, député (Modem), est corapporteur du texte sur la réforme du mode de scrutin aux municipales à Paris, Lyon et Marseille, où il sera ce lundi 19 mai pour une réunion d’information.

La Marseillaise : Pourquoi ce passage à Marseille ?

Jean-Paul Matteï : Je viens à la demande de certains élus faire un point sur le cheminement du texte, adopté à l’Assemblée et en examen au Sénat. C’est l’Assemblée qui à la fin des fins aura le dernier mot mais si on pouvait avoir un texte permettant une commission mixte paritaire conclusive, ce serait mieux. On est donc plus sur un problème de calendrier.

De quel ordre ? Vous craignez que le Conseil constitutionnel s’en mêle ?

L’idéal serait qu’il soit adopté pour juin. Septembre-octobre, ça devient court. On ne change pas trop les règles peu de temps avant une élection, mais c’est plus une doctrine qu’une obligation. Après un texte est toujours soumis au Conseil constitutionnel et on a des précédents. De mémoire, la loi de 1982 de Deferre a été adoptée quatre mois avant.

Où se situe le débat ?

Sur la prime majoritaire de 50% qui a tendance à écraser les oppositions. Pour en atténuer l’effet, on ne changerait pas la règle sur les secteurs. On aurait une urne pour les conseillers centraux avec fléchage des conseillers métropolitains et une autre pour l’élection par secteur. On a aussi un sujet de grands électeurs pour les sénatoriales, ce n’est pas dans le texte, ça peut se compléter dans un débat législatif positif.

Le président du Sénat s’est clairement dit opposé à la réforme ?

Oui, mais ce sont les sénateurs qui décident. On doit se décontracter, il n’est pas anormal de se poser la question de l’élection des conseils municipaux au suffrage universel. Il n’y a pas de volonté de bidouillage pour favoriser un camp. Les projections qu’on a faites ne donnent pas de changement majeur au regard des chiffres de 2020.

Christophe Casanova

Source : La Marseillaise